Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/159

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Comment, objectent-ils, regarder comme sa mère celle à qui Jésus ne craint pas de dire : « Qu’y a-t-il de commun entre vous et moi ? » Mais quel est donc celui qui présente ces dernières paroles du Seigneur à notre foi ? c’est Jean l’Evangéliste ; mais n’est-ce pas lui aussi qui vient de nous dire : « Et la mère de Jésus était là ? » Pourquoi s’exprime-t-il de la sorte ? c’est que les deux choses sont vraies. Mais Jésus s’est-il donc rendu à ces noces pour enseigner aux enfants à mépriser leurs mères ? — S. Chrysostome : (hom. 21.) Voulez-vous savoir le respect profond que Jésus avait pour sa mère ? écoutez saint Luc qui vous dit que « le Sauveur était soumis à ses parents. » Tant que les parents, en effet, ne s’opposent pas à l’accomplissement de ce que Dieu demande de nous, c’est un devoir de leur être soumis. Mais quand leurs exigences sont inopportunes, et tendent à nous arracher à nos devoirs religieux, il n’est plus sûr de leur obéir.




S. AUG. (du symbole, 2, 5) Jésus, en tant qu’homme, était inférieur à Marie, et il lui était soumis ; mais en tant que Dieu, il était au-dessus de toutes les créatures. C’est donc pour bien distinguer entre l’homme et Dieu, qu’il dît à Marie : « Femme, qu’y a-t-il de commun entre vous et moi ? » — S. Chrysostome : (hom. 21.) Le Sauveur fait encore cette réponse pour une autre raison, il ne veut pas que ses miracles soient l’objet du moindre soupçon. En effet, c’étaient à ceux qui manquaient du vin, et non à sa mère, de lui faire cette demande. Il veut donc montrer qu’il fait toutes ses actions en temps convenable, avec discernement et sans aucune confusion. C’est pour cela qu’il ajoute : « Mon heure n’est pas encore venue, » c’est-à-dire, je ne suis pas encore connu de ceux qui sont ici ; ils ne savent pas encore que le vin manque, laissez-les donc s’en apercevoir tout d’abord. Celui qui n’a