Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/161

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que son heure n’est pas encore venue. Qu’ils se rendent donc à ces paroles du Fils de Dieu, lorsqu’il dit : « J’ai le pouvoir de quitter la vie, et de la reprendre ensuite ; » qu’ils cherchent le véritable sens de ces paroles : « Mon heure n’est pas encore venue ; » qu’ils cessent d’asservir au destin le Créateur du ciel, car en supposant même l’influence des astres sur la destinée de l’homme, le Créateur des astres devait être nécessairement affranchi de cette influence. Ajoutez que non-seulement Jésus-Christ ne fut point soumis à cette destinée fatale, ni vous, ni un autre, ni aucun homme que ce soit. Que signifient donc ces paroles : « Mon heure n’est pas encore venue ? » C’est qu’il avait le pouvoir de mourir quand il le voudrait, et que le temps ne lui paraissait pas encore venu d’user de ce pouvoir. Il voulait auparavant appeler ses disciples autour de lui, annoncer le royaume des deux, opérer les prodiges et les miracles qui devaient faire reconnaître sa divinité, et aussi manifester son humilité en se soumettant à toutes les infirmités de notre nature mortelle. Lorsqu’il eut accompli suffisamment ces divers desseins, l’heure vint pour lui, non l’heure de la nécessité, mais celle de sa volonté, non l’heure imposée par la fatalité, mais déterminée par sa puissance.