Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/178

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de sa maison. — ORIG. Il peut arriver, en effet, que même un habitant de Jérusalem tombe dans cette faute, et que les plus intelligents comme les plus instruits s’écartent du droit chemin, et s’ils ne reviennent au plutôt de leurs erreurs, ils perdent la force et la pénétration de leur esprit. Jésus trouve donc quelquefois dans le temple (c’est-à-dire, au milieu des fonctions saintes et dans l’exercice de la prédication de la parole divine), des hommes qui font de la maison de son Père une maison de commerce. Ils mettent en vente les bœufs qu’ils auraient dû réserver pour la charrue et empêcher de retourner en arrière pour les rendre propres au royaume de Dieu. Il en est aussi qui préfèrent les richesses d’iniquité aux brebis qui auraient pu suffire à leur entretien et à leur ornement. Il en est enfin qui dédaignent la simplicité et l’innocence, et leur préfèrent l’amertume du cœur et les emportements de la colère, et pour un vil motif d’intérêt, ils sacrifient la fidélité de ceux qui sont figurés par les colombes. Lorsque le Sauveur trouve ces hommes dans la maison sainte, il fait un fouet avec des cordes et les chasse dehors avec leurs brebis ; il jette à terre leur argent, renverse les comptoirs dressés dans l’âme des avares, et défend de vendre désormais des colombes dans la maison de Dieu. Ce fait renferme encore, si je ne me trompe, un enseignement mystérieux et caché. Jésus veut nous faire comprendre que les sacrifices que Dieu exigeait des prêtres ne devaient plus être conformes aux sacrifices extérieurs de la loi, et que la loi elle-même ne serait plus observée comme le voulaient les Juifs encore charnels. En chassant