Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/21

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de la vie présente, semblent avoir eu pour objet la vie active ; saint Jean, au contraire, raconte peu de faits de la vie de Nôtre-Seigneur, mais il reproduit dans toute leur étendue et avec le plus grand soin ses discours, surtout ceux qui traitent de l’unité des trois personnes divines et du bonheur de la vie éternelle, et parait avoir eu pour dessein et pour fin dans son récit, de relever le mérite de la vie contemplative. Aussi les trois animaux, emblèmes des trois autres évangélistes (le lion, l’homme, le taureau), marchent sur la terre, parce que ces trois évangélistes ont eu pour but principal de rapporter les actions de la vie mortelle du Sauveur, et les préceptes de morale qui doivent diriger les hommes dans le cours de cette vie périssable et mortelle. Mais pour saint Jean, semblable à l’aigle, il prend son vol au-dessus des nuages de la faiblesse humaine, et contemple d’un œil intrépide et assuré la lumière de l’immuable vérité. Il s’applique surtout à faire ressortir la divinité du Seigneur, qui le rend égal à son Père, et à en donner aux hommes dans son Evangile, une idée aussi étendue que l’intelligence humaine le permet.


LA GLOSE. Saint Jean l’évangéliste peut donc dire comme le prophète Isaïe : « J’ai vu le Seigneur sur un trône élevé et sublime », lui qui, par la pénétration de son regard, a contemplé le Christ régnant dans toute la majesté de la divinité, dont la nature est élevée au-dessus de toutes les créatures. Il peut dire aussi : « Et le temple était rempli de sa majesté, » lui qui déclare que tout a été fait par lui et qu’il éclaire de sa lumière tous ceux qui viennent en ce monde. Il peut dire encore « ce qui était au-dessous de lui remplissait le temple, » lui qui nous révèle en ces termes le mystère de l’incarnation : « Et le Verbe s’est fait chair, et il a habité parmi nous, et nous avons vu sa