Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/228

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THEOPHYL. Jésus-Christ est encore l’Epoux de toute âme fidèle, et le lieu où se contracte cette union, c’est l’Église où l’âme reçoit le saint baptême. Les arrhes que l’Epoux donne à l’Epouse sont la rémission des péchés, la communication du Saint-Esprit ; et il réserve pour l’autre vie des dons plus parfaits à ceux qui en seront dignes. Nul autre ne peut prétendre à l’honneur d’être l’Epoux, que Jésus-Christ seul. Tous les docteurs sont des paranymphes comme le Précurseur ; mais Dieu seul est la source de tous les biens célestes, tous les autres ne sont que les ministres dont il se sert pour répandre ces biens.




Bède : Le Seigneur a donc confié son Epouse à son ami, c’est-à-dire à l’ordre des prédicateurs qui doivent être pour elle pleins de zèle, non dans leur intérêt, mais dans l’intérêt de Jésus-Christ. Voilà pourquoi Jean-Baptiste ajoute : « Mais l’ami de l’Epoux qui se tient debout et l’écoute, » etc. — S. AUG. (Traité 13.) Il déclare donc : Ce n’est pas mon Epouse. Vous demeurez donc étranger à la joie des noces ? Tout au contraire, répond-il, je partage la joie de l’Epoux, parce que je suis son ami. — S. Chrysostome : (horn. 29.) Mais comment Jean-Baptiste, qui avait dit précédemment : « Je ne suis pas digne de dénouer les courroies de sa chaussure, » se proclame maintenant son ami ? Ce n’est pas qu’il prétende à l’honneur d’être son égal, il veut simplement exprimer la plénitude de son allégresse ; car la joie des serviteurs, dans ces circonstances, est loin d’être aussi grande que celle des amis. C’est encore par condescendance pour la faiblesse de ses disciples, qu’il se dit l’ami de Jésus-Christ ; ils s’imaginaient que tout ce qui se passait le blessait vivement ; il leur fait voir que loin d’en être blessé, il est au comble de la joie, si l’Epoux est connu de son Epouse.