Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/235

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du Père ? Mais il est lui-même la parole, le Verbe du Père. — S. AUG. (Traité 14.) Lorsque vous concevez la parole que vous devez dire, vous voulez exprimer une idée, et la conception de cette idée est déjà une parole dans votre cœur. Or, de même que vous avez dans votre cœur la parole que vous devez dire, et qu’elle est vraiment en vous, ainsi Dieu a produit sa parole, son Verbe, c’est-à-dire a engendré son Fils. Donc, comme le Verbe de Dieu est le Fils de Dieu et que c’est le Fils de Dieu qui a parlé, celui qui parlait le Verbe du Père a voulu nous faire connaître non sa parole, mais le Verbe, la parole du Père. Jean-Baptiste a exposé ce mystère autant qu’il était nécessaire de le faire, et de la manière la plus convenable.




Versets 33-36.



S. Chrysostome : Jean-Baptiste vient de dire expressément de Jésus-Christ : « Il atteste ce qu’il a vu et entendu » pour défendre contre l’accusation d’erreur les enseignements du Sauveur auxquels un si petit nombre devait ajouter foi, comme il le déclare lui-même : « Et personne ne reçoit son témoignage ; » personne, c’est-à-dire un petit nombre de personnes ; car il avait des disciples qui ajoutaient foi à ses paroles. Jean-Baptiste fait ici allusion à ceux de ses disciples qui ne croyaient pas encore en Jésus-Christ et condamne en même temps l’indifférence coupable des Juifs. C’est ce que l’Evangéliste avait dit lui-même au commencement de son Evangile : « Il est venu chez lui, et les siens ne l’ont pas