Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/276

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pour donner à ceux qui lui faisaient cette offrande l’occasion d’une action méritoire. Il nous apprenait en même temps à ne point rougir de la pauvreté, comme aussi à ne point regarder comme une humiliation d’être nourri par les autres, car c’est une nécessité inhérente à la condition des docteurs de se décharger sur les autres du soin de pourvoir à leur nourriture pour s’occuper exclusivement du ministère de la parole.




S. AUG. (Traité 15.) Le Seigneur entendit pour ainsi dire les pensée de ses disciples, et il les instruit en maître directement et ouvertement sans prendre de circuits comme il l’avait fait avec la Samaritaine : « Jésus leur dit : Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » — ORIG. La nourriture qui convient au Fils de Dieu c’est d’accomplir la volonté de son Père, en se proposant pour règle de ses actions les décrets de cette volonté divine. Or, le Fils de Dieu peut seul accomplir dans sa perfection la volonté du Père. Les autres saints conforment toutes leurs actions à cette volonté, mais celui-là seul l’accomplit dans toute sa perfection qui a dit : « Ma nourriture est de faire la volonté de celui qui m’a envoyé. » C’est la nourriture qui lui est exclusivement propre. Mais quelle est la volonté du Père ? C’est, ajoute Nôtre-Seigneur, d’accomplir son œuvre. En effet, pour parler simplement, dans un ouvrage quelconque, l’œuvre qui est commandée est lu fait de celui qui commande, c’est ainsi que nous disons de ceux qui construisent une maison ou creusent la terre, qu’ils exécutent l’œuvre de celui qui les a pris à son service. Mais si l’œuvre de Dieu est parfaitement accomplie par Jésus-Christ, elle était donc imparfaite auparavant, et comment admettre l’imperfection dans l’œuvre de Dieu ?