Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/306

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S. AUG. (Traité 17 sur S. Jean.) C’est un plus grand miracle pour Nôtre-Seigneur d’avoir guéri les maladies de l’âme, que d’avoir porté remède aux maladies de ce corps périssable et mortel ; mais comme l’âme ne connaissait pas le divin médecin qui devait la guérir, qu’elle ne voyait pas les yeux du corps, que ce qui affectait les sens, et qu’elle n’avait point ces yeux du cœur, à l’aide desquels elle peut connaître le Dieu invisible, il fît un miracle que chacun pouvait voir pour guérir les yeux qui avaient perdu l’usage de la vue ; il entra dans ce lieu où gisaient un grand nombre de malades, et il en choisit un pour le guérir de son infirmité : « Or, il y avait là un homme qui était malade depuis trente-huit ans. »


S. Chrysostome : (hom. 36 sur S. Jean.) Nôtre-Seigneur ne guérit pas cet homme tout d’abord, il commence par ouvrir son cœur à la confiance et à le préparer à la foi par une question toute de bienveillance. Il n’exige pas de lui la foi, comme lorsqu’il dit aux deux aveugles : « Croyez-vous que je puisse faire ce que vous demandez ? » car ce paralytique ne savait pas encore bien clairement ce qu’était Jésus. Ceux qui connaissaient déjà la puissance du Sauveur par d’autres miracles, étaient comme préparés à cette demande, mais pour ceux qui n’en avaient aucune idée, Jésus attend qu’ils aient vu de leurs yeux de semblables prodiges pour leur demander s’ils ont la foi : « Jésus l’ayant vu couché, et sachant qu’il était malade depuis longtemps, il lui dit : Voulez-vous être guéri ? » Il lui fait cette question, non pour apprendre ce qu’il savait parfaitement, mais pour faire ressortir la patience de ce malade depuis trente-huit ans, et qui chaque année, sans se décourager jamais, se faisait porter en ce lieu dans l’espérance d’être guéri de sa maladie. Il voulait encore nous faire connaître le