Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/313

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temple, ce qui estime preuve de son grand esprit de religion. — S. AUG. (Traité 17) Le Seigneur Jésus le voyait aussi bien au milieu de la foule que dans le temple ; mais pour lui il ne peut connaître Jésus dans la foule, il ne le reconnaît pour vrai Dieu et pour Sauveur que dans un lieu sacré, dans le temple. — ALCUIN. Si nous voulons bien connaître la grâce de notre Créateur et parvenir à le voir, il faut éviter la foule, les pensées mauvaises et des affections coupables ; il faut fuir les assemblées des méchants, nous retirer dans le temple et nous efforcer de devenir nous-mêmes le temple où Dieu daigne venir et fixer sa demeure.


« Et il lui dit : Vous voilà guéri, ne péchez plus à l’avenir, de peur qu’il ne vous arrive quelque chose de pire. » — S. Chrysostome : (hom. 38.) Ces paroles nous apprennent d’abord que la longue infirmité du paralytique était la conséquence et la punition de ses péchés. Comme nous sommes la plupart du temps insensibles aux maladies de notre âme, tandis qu’à la moindre blessure que reçoit notre corps, nous prenons tous les moyens pour en être aussitôt guéris, Dieu frappe le corps en punition des péchés de l’âme. Elles renferment un second et un troisième avertissements, c’est la vérité des peines de l’enfer, et la durée infinie de ces mêmes peines. Il en est qui osent dire : Est-ce qu’un adultère d’un instant sera puni par un supplice éternel ? Mais est-ce que le paralytique avait péché autant d’années qu’avait duré sa maladie ? Concluons de là que la gravité du péché ne doit pas se calculer sur le temps que l’homme a mis à le commettre, mais la nature même de ces péchés. Ces paroles nous apprennent encore que si nous retombons dans les mêmes péchés pour lesquels Dieu nous a sévèrement châtiés, des peines beaucoup plus sévères nous sont réservées, et c’est justice ; car celui que les premiers