Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/331

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plus grand miracle de ressusciter un mort, que de rendre la santé à un malade. Il ne faut pas entendre ces paroles dans ce sens que les uns soient ressuscites par le Père, et les autres par le Fils ; car le Fils ressuscite et vivifie ceux-là mêmes que le Père ressuscite et rend à la vie. Et pour qu’on ne dise pas : Le Père ressuscite les morts par le Fils, celui-ci en vertu de sa propre puissance, celui-là par le moyen d’une puissance étrangère, et comme le serviteur fait l’œuvre de son maître, il établit clairement la puissance du Fils en disant : « Ainsi le Fils donne la vie à qui il veut. » (Traité 19.) Ne séparez donc pas ici la puissance du Fils de sa volonté, le Père et le Fils ont une même puissance et une même volonté. (Traité 21.) Le Père n’a d’autre volonté que celle du Fils, ils n’ont qu’une seule et même volonté, comme ils n’ont qu’une seule et même nature. — S. HIL. (de la Trinit., 7) Vouloir est un effet de la liberté de la nature, et cette liberté concourt avec la volonté du libre arbitre à conduire à la parfaite félicité.


S. AUG. (Traité 21) Mais quels sont ces morts à qui le Père et le Fils rendent la vie ? Nôtre-Seigneur veut parler ici de la résurrection des morts, qui est l’objet commun de notre espérance ; non cette résurrection des morts qu’il a rappelés à la vie pour amener à la foi ceux qui en étaient témoins : Lazare, par exemple, qui ressuscita, mais pour être encore victime de la mort, tandis que pour nous, nous ressusciterons un jour pour vivre éternellement avec Jésus-Christ. Ces paroles : « Comme le Père ressuscite et vivifie les morts, » ne s’appliquent donc pas aux résurrections miraculeuses qu’il a opérées pendant sa vie mortelle, mais à la résurrection qui sera suivie de la vie éternelle ; et Nôtre-Seigneur prend soin d’établir cette vérité en ajoutant : « Car le Père ne juge personne, » etc., preuve évidente qu’il a