Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/351

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Jean-Baptiste a rendu témoignage non pas à lui-même, mais à la vérité ; comme un ami de la vérité, il a rendu témoignage à Jésus-Christ qui est la vérité. Or, Nôtre-Seigneur ne rejette pas précisément le témoignage de Jean, comme un témoignage qui ne lui fut pas nécessaire, mais il leur apprend que leurs regards ne doivent pas se fixer sur Jean, au point de les empêcher d’admettre que Jésus-Christ seul leur est nécessaire. C’est pour cela qu’il ajoute : « Pour moi, ce n’est pas d’un homme que je reçois témoignage. » — Bède : Parce que je n’en ai pas besoin. Si Jean, d’ailleurs, rendit témoignage à Jésus-Christ, c’était moins pour le grandir dans l’esprit des juifs, que pour leur en donner la connaissance.


S. Chrysostome : (hom. 40.) Le témoignage de Jean-Baptiste n’était autre que le témoignage de Dieu, car c’est Dieu lui-même qui le lui avait dicté. Mais Nôtre-Seigneur va au-devant d’une objection, que les Juifs pouvaient lui faire : Où est la preuve que c’est Dieu lui-même qui a dicté ce témoignage à Jean-Baptiste, en ajoutant : « Je vous dis ces choses, afin que vous soyez sauvés, » c’est-à-dire, moi qui suis Dieu, je n’avais pas besoin d’un témoignage humain, mais je vous rappelle ce témoignage, parce qu’il a eu le privilège d’attirer votre attention, et que vous l’avez jugé digne de confiance à l’exclusion de tout autre, tandis que vous n’avez pas voulu croire en moi malgré les miracles que j’ai opérés. Ils pouvaient encore lui dire : Qu’importé le témoignage de Jean, si nous ne l’avons pas reçu ? Jésus leur prouve qu’ils ont cru aux paroles du Précurseur : « Il était la lampe ardente et luisante, et un moment vous avez voulu vous réjouir à sa lumière. » Cette expression : « un moment » prouve la facilité avec laquelle ils ont cru, et le peu de durée de leur foi ; si cette foi avait persévéré,