Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/374

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Les mains de Jésus-Christ étaient pleines d’une puissance toute divine, et ces pains étaient comme des semences qui n’étaient pas confiées à la terre, mais qui étaient multipliées par celui qui a créé la terre.


S. Chrysostome : (hom. 42.) Considérez ici la différence qui sépare le Seigneur de ses serviteurs ; les prophètes qui n’avaient la grâce qu’avec mesure, n’opéraient aussi des miracles que dans une certaine mesure, tandis que Jésus-Christ, qui agit avec une puissance absolue, faisait tous ses miracles dans toute la plénitude de son autorité : « Lorsqu’ils furent rassasiés il dit à ses disciples : Recueillez les morceaux qui sont restés. » Ce n’est point par vaine ostentation que le Sauveur commande de recueillir ces restes, mais pour bien établir la réalité du miracle, et c’est pour la même raison qu’il l’opère avec une matière préexistante. Mais pourquoi charge-t-il ses disciples plutôt que la foule, de recueillir ces restes ? parce qu’il voulait instruire surtout ceux qui devaient être les maîtres du monde entier. Quant à moi, j’admire non-seulement la multiplication des pains, mais le soin avec lequel l’Evangéliste mentionne le nombre précis de corbeilles. Il y avait cinq pains, et Jésus-Christ dispose le tout de manière à ce que les restes ne remplissent que douze corbeilles, ni plus ni moins autant qu’il y avait d’Apôtres. — THEOPHYL. Ce miracle nous apprend aussi à ne pas nous décourager au milieu des étreintes de la pauvreté.


Bède : Le peuple, à la vue de ce miracle, était dans l’admiration, parce qu’il ne connaissait pas encore la divinité du Sauveur, c’est pour cela que l’Evangéliste ajoute : « Ces hommes (dont le jugement était dominé par les sens), ayant vu le miracle que Jésus avait fait, disaient : Celui-ci est vraiment le prophète qui doit venir dans le monde. » — ALCUIN.