Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/38

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Fils du Père, tantôt le Verbe, tantôt l’éclat de la lumière éternelle, et elle emploie tour à tour ces divers noms en parlant du Christ, pour les opposer aux blasphèmes de l’hérésie. Votre fils est de même nature que vous ; l’Ecriture, pour vous montrer que le Père et le Fils ont une même nature, appelle le Fils, qui est né du Père, son Fils unique. Mais comme la naissance d’un fils rappelle l’idée de souffrance et de douleur qui accompagnent inséparablement la génération humaine, la sainte Ecriture appelle le Fils de Dieu le Verbe, pour éloigner toute idée de souffrance de la génération divine. Et encore, tout père est incontestablement plus âgé que son fils, mais il n’en est pas de même pour la nature divine, et c’est pour cela qu’elle appelle le Fils unique du Père, l’éclat de la lumière éternelle. En effet, la lumière naît du soleil, mais elle ne lui est point postérieure. Le nom d’éclat de la lumière éternelle vous montre donc que le Fils est coéternel au Père, le nom de Verbe vous prouve l’impassibilité de sa naissance, et le nom de Fils, sa consubstantialité avec le Père.




S. Chrysostome : (hom. 2 sur S. Jean). On objecte encore : Ces paroles : « Au commencement, » ne signifient pas simplement et nécessairement l’éternité, car n’est-il pas dit de la création du ciel et de la terre : « Au commencement, Dieu fit le ciel et la terre ? » Mais qu’a de commun cette expression : « Il était, » avec cette autre : « Il fit ? » Lorsqu’on dit d’un homme : « Il est » cette expression marque le temps présent ; lorsqu’on l’applique à Dieu, elle signifie celui qui existe toujours et de toute éternité. De même l’expression : « Il était, » appliquée à notre nature, signifie le temps passé, mais lorsqu’il s’agit de Dieu, elle exprime son éternité. — ORIG. (hom. 2. sur div. sujets.)