Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/380

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Bède : A la vue d’un si grand miracle, le peuple comprit que Jésus réunissait la puissance à la bonté, et il voulut le faire roi, car les hommes veulent dans les princes qui sont à leur tête la bonté dans le gouvernement, jointe à la puissance pour les défendre. Mais aussitôt que le Sauveur en eut connaissance, il s’enfuit sur la montagne, c’est-à-dire, qu’il se retira promptement ; « Jésus ayant connu qu’ils devaient venir pour l’enlever et le faire roi, s’enfuit de nouveau sur la montagne tout seul ; » on peut conclure de là que Nôtre-Seigneur, qui était d’abord assis avec ses disciples sur la montagne d’où il vit la multitude qui venait à lui, était descendu ensuite de la montagne et avait nourri le peuple dans la plaine, car comment aurait-il pu se retirer de nouveau sur la montagne s’il n’en était d’abord descendu ?


S. AUG. (de l’acc. des Evang.) Le récit de saint Jean n’est point ici en contradiction avec celui de saint Matthieu, qui nous dit que : « Jésus monta seul sur la montagne pour prier. » (Mt 4) Car ces deux motifs prier et fuir ne s’excluent pas, bien au contraire, Nôtre-Seigneur nous enseigne que c’est surtout lorsque nous sommes dans la nécessité de fuir qu’il nous faut recourir à la prière. — S. AUG. (Traité 25.) Nôtre-Seigneur était roi, et cependant il craint de devenir roi, parce que sa royauté n’était pas de celle que peuvent donner les hommes,