Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/379

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ressortir l’ignorance de son disciple, qui était la figure de l’ignorance où le peuple était de la loi. Le peuple s’assoit sur l’herbe, parce qu’il avait encore des goûts charnels et se reposait volontiers dans les satisfactions de la chair, car « toute chair est comme l’herbe des champs. » (Is 40) Remarquez encore que le Seigneur ne nourrit et ne rassasie de ces pains multipliés miraculeusement que ceux qui traduisent dans leurs œuvres les enseignements qu’ils ont reçus.


S. AUG. (Traité 24.) Quels sont ces restes qu’il commande de recueillir ? C’est ce que le peuple n’a pu manger, et ces restes qui sont les vérités d’une intelligence plus cachée et que la multitude ne peut comprendre, sont confiés à ceux qui sont capables, et de les recevoir et de les enseigner aux autres, tels qu’étaient les Apôtres, et voilà pourquoi nous voyons que douze corbeilles furent remplies de ces restes. — ALCUIN et Bède : Les corbeilles servent aux usages domestiques, elles figurent donc ici les Apôtres et leurs imitateurs qui, d’un extérieur peu remarquable aux yeux des hommes, sont cependant remplis intérieurement des richesses de tous les trésors spirituels. Les Apôtres sont comparés à des corbeilles, parce que c’est par leur ministère que la foi en la sainte Trinité devait être prêchée dans toutes les parties du monde. Le Sauveur n’a point voulu créer de nouveaux pains, mais s’est contenté de multiplier ceux qui existaient, pour nous apprendre qu’il n’est point venu pour rejeter et détruire la loi, mais en dévoiler les mystères en l’expliquant.


Versets. 15-21.