Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/391

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

de son sceau, c’est-à-dire il nous l’a fait connaître par son témoignage.


ALCUIN. Dans le sens mystique, c’est le lendemain, c’est-à-dire après l’ascension de Jésus-Christ, que la multitude, qui s’applique à la pratique des bonnes œuvres, et qui cesse d’être esclave des plaisirs des sens, attend l’arrivée de Jésus. Cette seule barque qui est sur le rivage, c’est l’Église qui est une ; les autres barques qui surviennent sont les conventicules des hérétiques, qui recherchent leurs propres intérêts, et non ceux de Jésus-Christ (Ph 2) ; et c’est avec raison qu’il leur dit : « Vous me cherchez, parce que vous avez mangé des pains. »


S. AUG. (Traité 25 sur S. Jean.) Combien en est-il encore qui ne cherchent Jésus que pour en obtenir des faveurs temporelles ? L’un a une affaire, il vient réclamer l’appui du clergé, un autre est opprimé par un homme puissant, il s’empresse de venir réclamer le secours de l’Église ; à peine s’en trouvent-ils qui cherchent Jésus pour lui seul.


S. GREG. (Moral., 23, 17 ou 20.) Cette multitude représente encore ceux qui, au sein même de la sainte Église, s’attirent la haine de Dieu en recevant les ordres sacrés qui les rapprochent de Dieu, sans s’occuper des vertus qu’exigent les saints ordres, et en n’y cherchant qu’un moyen de subvenir aux besoins de la vie présente. On suit le Seigneur pour le pain dont on a été rassasié, lorsqu’on ne demande à la sainte Église que les biens et les aliments temporels ; on le cherche à cause des pains, et non pour ses miracles, lorsqu’on aspire au ministère sacré, non pour y pratiquer la vertu dans un degré plus excellent, mais pour un intérêt tout matériel. — Bède : Ceux encore qui demandent dans leurs prières les biens temporels plutôt que les biens de l’éternité,