Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/394

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votre estomac ? Croyez, et vous avez mangé. A cause de cette invitation que le Sauveur leur fait de croire en lui, ils répondent en demandant de nouveaux miracles pour appuyer leur foi ; car c’est le propre des Juifs de demander des miracles : « Ils lui répartirent : Quel miracle faites-vous, pour que, le voyant, nous croyions en vous ? »


S. Chrysostome : (hom. 45.) Rien de plus déraisonnable à des hommes qui ont pour ainsi dire un miracle entre les mains, que de tenir un pareil langage, comme s’ils n’avaient jamais été les témoins d’aucun miracle. Ils ne laissent même pas au Sauveur le choix du miracle, mais ils veulent le mettre dans la nécessité de n’opérer d’autre prodige que celui qui a été fait en faveur de leurs ancêtres : « Nos pères ont mangé la manne dans le désert. » — ALCUIN. Et pour ne point exposer cette manne au mépris, ils la relèvent par l’autorité du Psalmiste en ajoutant : « Ainsi qu’il est écrit : Il leur a donné à manger le pain du ciel. » (Ps 77) — S. Chrysostome : (hom. 45.) Parmi tant de miracles que Dieu opéra dans l’Égypte, dans la mer Rouge, dans le désert, ils rappellent de préférence le souvenir du miracle de la manne, dont leurs instincts sensuels leur faisaient désirer le retour. Remarquez qu’ils n’attribuent point ce miracle à Dieu, pour ne point paraître égaler le Sauveur à Dieu, ils ne présentent point non plus Moïse comme en étant l’auteur, parce qu’ils ne veulent point humilier Jésus-Christ ; ils échappent à cette double difficulté en disant : « Nos pères ont mangé la manne dans le désert. »


S. AUG. (Traité 25.) Ou bien encore, Nôtre-Seigneur se posait comme supérieur à Moïse, car jamais Moïse n’osa dire de lui qu’il