Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/395

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donnait la nourriture qui ne périt point. Au souvenir donc des granas miracles opérés par Moïse, ils en voulaient de plus grands encore, et semblaient dire au Sauveur : Vous promettez la nourriture qui ne périt point, et vous êtes loin de faire des miracles semblables à ceux de Moïse, ce ne sont point des pains d’orge qu’il a donnés au peuple de Dieu, mais la manne qui tombait du ciel.


S. Chrysostome : (hom. 45.) Nôtre-Seigneur aurait pu leur répondre que Moïse avait fait de plus grands miracles que celui de la manne ; mais ce n’était pas le moment de leur parler de la sorte, il n’avait en vue qu’une seule chose, c’était de leur inspirer le désir de la nourriture spirituelle : « Jésus leur répondit donc : En vérité, en vérité, je vous le dis, Moïse ne vous a point donné le pain du ciel, » etc. La manne ne venait donc point du ciel, et si l’Ecriture dit qu’elle venait du ciel, c’est dans le même sens qu’elle appelle les oiseaux, les oiseaux du ciel (Ps 8), et qu’elle dit ailleurs : « Le Seigneur a tonné du haut du ciel. » (Ps 17 ; Qo 46.) Le Sauveur dit que la manne n’était pas un pain véritable, non pas que la manne ne fût vraiment miraculeuse, mais parce que c’était une figure et non la vérité. Remarquez encore qu’il ne se met pas en opposition avec Moïse, c’est Dieu qu’il oppose à Moïse, et il se met lui-même à la place de la manne. — S. AUG. (Traité 25.) Voici le vrai sens des paroles du Sauveur : La manne était le symbole de la nourriture dont je viens de vous parler, et toutes ces choses étaient des figures de la vérité qui devait s’accomplir en moi ; vous vous attachez aux figures, et vous n’avez que du mépris pour la vérité. C’est Dieu, en effet, qui donne le pain figuré par la manne, c’est-à-dire, Nôtre-Seigneur Jésus-Christ : « Car le pain véritable est celui qui descend