Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/42

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ici que par simple concession ; et ces paroles : « J’ai dit, » expriment bien plutôt une manière de parler que la réalité du nom qui est donné. Au contraire, lorsque j’entends ces paroles : « Et le Verbe était Dieu ; » je comprends que ce n’est point une simple dénomination, mais une véritable démonstration de sa divinité.




S. BAS. (homél. précéd.) C’est ainsi que l’Evangéliste réprime les calomnies et les blasphèmes de ceux qui osent demander : Qu’est-ce que le Verbe ? Il répond : « Et le Verbe était Dieu. » — THEOPHYL. On peut encore donner une autre liaison de ces paroles avec ce qui précède. Puisque le Verbe était avec Dieu, il est évident qu’il y avait deux personnes distinctes, n’ayant toutes deux qu’une seule et même nature ; c’est ce qu’affirmé l’Evangéliste : « Et le Verbe était Dieu, » c’est-à-dire, que le Père et le Fils n’ont qu’une même nature, comme ils n’ont qu’une même divinité. — ORIG. Ajoutons que le Verbe ou la parole que Dieu adressait aux prophètes, les éclairait, de la lumière de la sagesse ; au contraire, le Verbe qui est avec Dieu, reçoit de Dieu la nature divine, et voilà pourquoi saint Jean a fait précéder ces paroles : « Et le Verbe était Dieu ; » de ces autres : « Et le Verbe était avec Dieu ou en Dieu. » — S. Chrysostome : (hom. 4 sur S. Jean.) Et il n’est pas Dieu dans le sens de Platon, qui l’appelle tantôt une certaine intelligence, tantôt l’âme du monde, toutes choses complètement étrangères à sa nature divine. Mais on nous fait cette objection : Le Père est appelé Dieu avec addition de l’article, et le Fils sans l’article. Que dit en effet l’apôtre saint Paul ? « Du grand Dieu et notre Sauveur Jésus-Christ. » (Tite, 2, 13.) Et dans un autre endroit : « Qui est Dieu au-dessus de toutes choses ? » (Rm 9, 5.) C’est-à-dire, que le Fils est appelé Dieu sans article. Nous répondons que