Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/421

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La vie qu’il promet par ces paroles : « Celui qui me mange vivra par moi, » n’est point cette vie ordinaire et commune même aux infidèles qui ne se nourrissent pas de la chair du Sauveur, mais cette vie spirituelle qui a seule quelque prix aux yeux de Dieu. La résurrection dont il parle n’est pas non plus la résurrection commune à tous les hommes, mais la résurrection glorieuse qui sera suivie des récompenses éternelles.


S. AUG. (Tr. 26 sur S. Jean.) Nôtre-Seigneur ne dit point : Comme je me nourris de mon Père et que je vis par mon Père, ainsi celui qui me mange vivra par moi, parce qu’en effet, l’union étroite qui existe entre le Père et le Fils ne donne pas au Fils un degré supérieur de bonté, comme la participation que nous avons au Fils par l’union étroite avec son corps et avec son sang, nous rend évidemment meilleurs. Si donc Nôtre-Seigneur s’exprime de la sorte : « Je vis par mon Père, » parce qu’il vient du Père, son égalité avec le Père n’en souffre en aucune manière. Et cependant en ajoutant : « Et celui qui me mange vivra par moi, » il ne veut pas établir une parfaite égalité avec lui, mais simplement exprimer la grâce, bienfait du médiateur. Or si nous entendons ces paroles : « Je vis par mon Père ; » dans le sens de ces autres paroles : « Mon Père est plus grand que moi ; » ces autres paroles : « Comme mon Père m’a envoyé, » etc., reviennent à celles-ci : L’anéantissement qui a été la suite de mon incarnation, a eu pour fin de me faire vivre à cause de mon Père, c’est-à-dire, de lui rapporter toute ma vie comme à celui qui était plus grand que moi, et la participation à la nourriture que je donne fait que chacun vit à cause de moi.


S. HIL. (de la Trin., 8) Il ne reste donc aucun moyen de douter