Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/440

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C’est-à-dire la multitude qui s’empresse autour de vous, car ils ne veulent point parler ici des douze, mais de ceux qui accompagnaient ordinairement le Sauveur.


S. AUG. (Traité 28.) Par les frères du Seigneur, vous ne devez entendre que les parents de Marie, et non aucun autre fils né de son sein ; car de même que ni avant ni après la mort du Sauveur aucun corps ne fut placé dans le sépulcre où avait été déposé son corps sacré, ainsi le sein virginal ne porta aucun autre enfant soit avant soit après la naissance de Jésus : Les œuvres du Seigneur n’étaient point cachées pour les disciples du Seigneur, mais elles demeuraient voilées pour ceux dont il est ici question. Aussi écoutez leur langage : « Afin que vos disciples eux aussi voient les œuvres que vous faites. » C’est le langage de la prudence de la chair au Verbe qui est fait chair ; ils ajoutent : « Car personne n’agit en secret, lorsqu’il désire être connu. » c’est-à-dire, vous opérez des prodiges, faites-les en présence des hommes pour recueillir leurs louanges. En lui parlant de la sorte, ils semblaient épouser les intérêts de sa gloire ; mais comme ils recherchaient une gloire tout humaine, ils ne croyaient pas en lui : « Car ses frères mêmes, dit l’Evangéliste, ne croyaient pas en lui. » Ils étaient unis à Jésus-Christ par les liens du sang, mais cette parenté fut pour eux un obstacle volontaire qui les empêcha de croire en lui.


S. Chrysostome : (hom. 48.) C’est une chose digne d’admiration de voir que les Evangélistes, dans leur amour pour la vérité, n’ont pas craint de raconter les faits qui paraissaient les plus défavorables à leur Maître, et se sont même attaché à en conserver le souvenir. En effet, l’incrédulité de ses frères ne paraissait pas fort honorable pour le Sauveur.