Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/465

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par son invisible majesté, il était à la fois dans le ciel et sur la terre. Il ne dit pas non plus : Vous ne pourrez pas, mais : « Vous ne pouvez pas venir, » car l’état où ils se trouvaient ne leur permettait pas de le suivre alors ; mais pour vous bien convaincre qu’il m voulait point par ces paroles, les jeter dans le désespoir, nous lui voyons tenir à peu près le même langage à ses disciples : « Vous ne pouvez venir là où je vais, » et il en explique le sens à Pierre, lorsqu’il lui dit : « Vous ne pouvez maintenant me suivre où je vais, mais vous me suivrez un jour. » (Jn 13, 36.)


S. Chrysostome : (hom. 50.) En s’exprimant de la sorte, Jésus veut les attirer à lui, le peu de temps qu’il devait passer avec eux, le désir qu’ils devaient éprouver de le revoir après qu’il les aurait quittés, l’impossibilité pour eux de le retrouver, étaient des raisons bien suffisantes pour leur persuader de venir à lui. En leur disant d’ailleurs : « Je vais à celui qui m’a envoyé, » il fait voir qu’il n’a rien à redouter de leurs embûches, et que sa passion est tout à fait volontaire. Cependant les Juifs furent impressionnés de ces paroles, et ils se demandent entre eux où il devait aller, question qui ne peut guère s’expliquer, s’ils désiraient être délivrés de lui : « Les Juifs dirent donc entre eux, où doit-il aller, que nous ne le trouverons pas ? » Doit-il aller chez les nations dispersées, et enseigner les Gentils ? C’est ainsi que les Juifs appelaient les nations par un sentiment de mépris pour elles, et dans la haute idée qu’ils avaient d’eux-mêmes, parce que les nations étaient dispersées par tout l’univers et peu unies entre elles. Mais cette dénomination injurieuse pesa plus tard sur les Juifs eux-