Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/483

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donc que Je Seigneur fut assis, le peuple vint à lui, parce qu’en effet, lorsqu’il se fut rendu visible par son incarnation, un grand nombre commencèrent à écouter ses enseignements et à croire en celui que son humanité rapprochait d’eux. Mais tandis que les simples et les humbles sont dans l’admiration des paroles du Sauveur, les scribes et les pharisiens lui font des questions, non pour s’instruire, mais pour tendre des pièges à la vérité : « Alors les scribes et les pharisiens lui amenèrent une femme surprise en adultère, et ils la placèrent au milieu de la foule, et ils lui dirent : Maître, cette femme vient d’être surprise en adultère. » — S. AUG. (Traité 33.) Ils avaient remarqué l’excessive douceur du Sauveur, car c’est de lui que le Roi-prophète avait prédit : « Avancez-vous, soyez heureux, et établissez votre règne par la vérité, parla douceur et par la justice. » (Ps 44, 5) Il nous a donc apporté la vérité comme docteur, la douceur comme notre libérateur, et la justice comme celui qui connaît tout. Lorsqu’il ouvrait la bouche, la vérité éclatait dans ses paroles ; on admirait sa douceur dans le calme et la modération qu’il gardait vis-à-vis de ses ennemis, ils cherchent donc à lui tendre un piège sur le troisième point, celui de la justice. Voilà, en effet, ce qu’ils se dirent entre eux : S’il déclare qu’il faut renvoyer cette femme, il n’observera pas les prescriptions de la justice ; car la loi ne pouvait commander de faire quelque chose d’injuste ; aussi ont-ils soin d’apporter le témoignage de la loi : « Or, Moïse, dans la loi, nous a ordonné de lapider les adultères. » Mais Jésus, pour ne point perdre la réputation de douceur qui l’a rendu aimable au peuple, déclarera qu’il faut la renvoyer sans