Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/484

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la punir. Ils lui demandent son avis sur ce point : « Vous donc que dites-vous ? » En agissant de la sorte, se disaient-ils, nous trouverons l’occasion de l’accuser, et nous le traduirons comme coupable et prévaricateur de la loi. C’est la réflexion que fait l’Evangéliste : « C’était pour le tenter qu’ils l’interrogeaient ainsi, afin de pouvoir l’accuser. »


Mais le Seigneur, dans la réponse qu’il leur fait, restera fidèle à la justice, sans s’écarter de sa douceur habituelle : « Mais Jésus, se baissant, écrivait du doigt sur la terre. » — S. AUG. (de l’acc. Des Evang., 4, 18.) Il signifiait ainsi que le nom de ces hommes ne serait pas écrit dans le ciel, où ses disciples devaient se réjouir de voir leurs noms écrits ; ou bien, il voulait montrer que c’est en s’humiliant (comme l’indiquait l’action de se baisser), qu’il opérait des miracles sur la terre ; ou bien enfin, il voulait enseigner que le temps était venu d’écrire la loi, non plus sur une pierre stérile, mais sur une terre qui pourrait produire des fruits. — ALCUIN. La terre est en effet le symbole du cœur humain qui produit ordinairement le fruit des bonnes et des mauvaises actions ; le doigt qui doit sa souplesse à la flexibilité des articulations, figure la subtilité du discernement. Jésus nous apprend donc à ne pas condamner aussitôt et avec précipitation le mal que nous pouvons apercevoir dans nos frères, mais à rentrer humblement dans notre conscience, et à l’examiner à fond et avec le plus grand soin, comme avec le doigt du discernement. — Bède : Quant au sens qu’on peut appeler historique, Jésus, en écrivant de son doigt