Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/488

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lumière du monde, » et non pas seulement la lumière de la Galilée, de la Palestine, de la Judée.


S. AUG. (Traité 34.) Les Manichéens ont cru que le soleil qui éclaire les yeux de notre corps était Nôtre-Seigneur Jésus-Christ ; mais l’Église catholique condamne cette interprétation, car Notre-Seigneur Jésus-Christ n’est point ce soleil qui a été créé, mais celui par lequel le soleil a été créé. Toutes choses, en effet, ont été faites par lui, et cette lumière qui a créé le soleil s’est faite visible pour nous sous le soleil, elle s’est couverte de la chair comme d’un nuage, non pour obscurcir, mais pour tempérer son éclat, c’est donc en parlant à travers le nuage de la chair, que la lumière indéfectible, la lumière delà sagesse a dit aux hommes : « Je suis la lumière du monde. » — THEOPHYL. Vous pouvez vous servir de ces paroles pour combattre l’erreur de Nestorius. Nôtre-Seigneur, en effet, n’a pas dit : La lumière du monde est en moi, mais : « Je suis la lumière du monde ; » car celui qui paraissait être un homme ordinaire, était en même temps le Fils de Dieu et la lumière du monde ; et le Fils de Dieu n’habitait pas seulement dans l’homme, comme le prétendait sans fondement Nestorius.


S. AUG. (Traité 31.) Le Sauveur vous rappelle des yeux du corps aux yeux du cœur par les paroles qui suivent : « Celui qui me suit ne marche pas dans les ténèbres, mais il aura la lumière de vie ; car il ne lui suffisait pas de dire : « Il aura la lumière, » mais il ajoute : « De vie. » Ces paroles du Sauveur s’accordent avec ces autres du psaume 33 : « Nous verrons la lumière dans votre lumière, parce qu’en vous est une source de vie. » Dans les choses extérieures qui sont à l’usage du corps, la lumière est différente de la source. La gorge altérée cherche la source, les yeux demandent la lumière ; mais en