Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/496

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avons entendu dire : « Je ne suis pas seul, mais moi et le Père qui m’a envoyé ; » cependant nous ne voyons que vous, montrez-nous donc que votre Père est avec vous.


THEOPHYL. Il on est qui voient dans ces paroles des Juifs, une intention d’outrager le Sauveur et de le couvrir de mépris ; ils lui demandent insolemment où est son Père, comme s’il était le fruit de la fornication, ou comme s’il était le Fils d’un père inconnu ou d’un homme d’une condition obscure, tel qu’était Joseph, qui passait pour être son père. Ils semblent lui dire : Votre père est un homme sans considération, sans nom dans le monde, pourquoi nous parler sans cesse de votre Père ? Ce n’est point par le désir de s’instruire, mais pour éprouver le Sauveur qu’ils lui adressent cette question ; aussi ne veut-il pas y répondre, et il se contente de leur dire : « Vous ne me connaissez, ni moi ni mon Père. »


S. AUG. (Traité 37.) C’est-à-dire, vous me demandez où est mon Père, comme si vous me connaissiez déjà, comme si je n’étais que ce que vous voyez. Or, c’est parce que vous ne me connaissez pas, que je ne veux pas vous faire connaître mon Père ; vous ne voyez en moi qu’un homme, et par-là même vous me cherchez un Père qui ne soit aussi qu’un homme. Mais comme indépendamment de ce que vous voyez, je suis encore autre chose que vous ne voyez pas, et qu’inconnu de vous, je vous parle ; de mon Père qui vous est également inconnu, il faudrait que vous me connaissiez d’abord avant de connaître mon Père : « Si vous me connaissiez, ajoute-t-il, peut-être connaîtriez-vous mon Père. » — S. Chrysostome : (hom. 52.) En leur parlant de la sorte, il leur fait voir qu’il ne leur sert de rien de connaître le Père, s’ils ne connaissent le Fils.