Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/51

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

8-9) car le péché n’est pas imputé, lorsque la loi n’est pas encore. Le péché n’existait pas non plus, avant que le Verbe descendît sur la terre, au témoignage de Nôtre-Seigneur lui-même : « Si je n’étais pas venu, et que je ne leur eusse point parlé, ils n’auraient pas de péché. (Jn 15) En effet, il ne reste aucune excuse à celui qui veut se justifier de ses fautes, alors qu’il a refusé d’obéir au Verbe qui était présent, et qui lui indiquait ce qu’il devait faire. Nous ne devons cependant ni inculper ni accuser le Verbe, pas plus qu’on ne peut accuser un maître dont les leçons ont ôté à son élève tout moyen de rejeter ses fautes sur son ignorance. Donc toutes choses ont été faites par le Verbe, non-seulement les choses de la nature, mais tous les êtres privés de raison.




v. 4.



Ce qui a été fait était vie en lui.




Bède : L’Evangéliste vient de dire que toute créature a été faite par le Verbe ; mais afin qu’on ne pût supposer dans le Verbe une volonté changeante (comme si par exemple il avait voulu faire une créature à laquelle il n’aurait jamais songé de toute éternité), il prend soin de nous enseigner que la création a eu lieu, il est vrai, dans le temps, mais que le moment et l’objet de la création ont toujours existé dans la pensée de l’éternelle sagesse, vérité qu’expriment ces paroles : « Ce qui a été fait était vie en lui. »




S. AUG. (Traité 1 sur S. Jean) On peut ainsi ponctuer ce texte : « Ce qui a été fait en lui, était vie, » et si nous adoptons cette ponctuation, il faut dire : Tout était vie, car qu’y a-t-il qui ne soit fait par lui ?