Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/510

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êtes-vous ? Il leur répond : « Le Principe, moi-même qui vous parle, » pour leur apprendre ce qu’ils devaient croire de lui. Il ne leur dit point : Je suis le Principe, mais : « Croyez que je suis le Principe ; » ce qui parait clairement dans le texte grec où le mot Principe est du genre féminin. Croyez donc que je suis le Principe, pour éviter de mourir dans vos péchés, car le Principe est immuable, il demeure toujours le même, en renouvelant toute chose. (Traité 39.) Il serait absurde de dire que le Fils est le Principe en refusant cette dénomination au Père, cependant il n’y a pas plus deux principes qu’il n’y a deux Dieux. L’Esprit saint est l’Esprit du Père et du Fils, mais il n’est ni le Père, ni le Fils. Cependant le Père, le Fils et le Saint-Esprit sont un seul Dieu, une seule lumière, un seul Principe. Il ajoute : « Qui vous parle, » c’est-à-dire, je me suis humilié pour vous, et je m’abaisse jusqu’à vous tenir ce langage. Croyez donc que je suis le Principe, car pour justifier et appuyer votre foi, non-seulement je suis en effet le Principe, mais je vous parle. En effet, supposez que le Principe fut resté tel qu’il est dans le Père, sans prendre la forme de l’esclave, comment les hommes pourraient-ils croire en lui, puisque leur esprit si faible ne peut recevoir l’idée d’une chose intellectuelle sans l’intermédiaire de la voix extérieure ? — Bède : On lit dans quelques exemplaires : « Moi qui vous parle, » mais il est plus convenable de lire : « Car je vous parle, » de manière à offrir ce sens : Croyez que je suis le Principe, car pour vous je me suis abaissé jusqu’à vous tenir ce langage.


S. Chrysostome : (hom. 53) On peut encore considérer à un autre point de vue la coupable folie des Juifs qui, depuis si longtemps qu’ils sont