Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/511

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témoins des miracles de Jésus-Christ, et reçoivent ses divins enseignements, osent encore lui faire cette question : « Qui êtes-vous ? » Aussi que leur répond le Sauveur ? « Je ne cesse de vous le dire depuis le commencement ». C’est-à-dire, vous êtes indignes d’entendre mes paroles, bien loin de mériter que je vous dise qui je suis, vous ne m’interrogez que pour me tenter, et vous ne faites aucune attention à ce que je vous dis ; aussi serais-je en droit de vous condamner et de vous punir : « J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à condamner en vous. » — S. AUG. (Traité 39.) Il a déclaré plus haut qu’il ne jugeait personne ; mais autre chose est de dire : « Je ne juge point, » et : « J’ai à juger, » « je ne juge point, » doit s’entendre du présent, tandis que ces paroles : « J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à condamner en vous, » sont des paroles prophétiques du jugement futur. Or, la vérité réglera mon jugement, parce que je suis le Fils de celui qui est véridique, et que je suis la vérité même : « Et celui qui m’a envoyé est véridique. » Le Père est véridique, non pas en participant à la vérité, mais en engendrant la vérité. Dirons-nous qu’ici celui qui est la vérité est supérieur à celui qui est véridique ? Mais alors ce serait reconnaître que le Fils est plus grand que le Père. — S. Chrysostome : (hom. 53) Il leur parle de la sorte pour leur faire comprendre que s’il ne les punit pas de tant d’outrages qu’il reçoit d’eux, ce n’est point par faiblesse, ou parce qu’il ne connaît ni leurs pensées, ni les injures qu’ils lui font. — THEOPHYL. Ou peut encore donner cette explication : « En leur disant : J’ai beaucoup de choses à dire de vous et à condamner en vous, » il renvoyait, pour ainsi dire, l’exercice du jugement à l’autre vie, il ajoute donc : « Mais celui qui m’a envoyé est véridique, c’est-à-dire, si vous êtes infidèles, mon