Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/518

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S. AUG. (serm. sur les par. du Seign.) Quelqu’un dira peut-être : Et que me servira-t-il de connaître la vérité ? Ecoutez ce qu’ajoute Nôtre-Seigneur : « Et la vérité vous délivrera. » Il semble leur dire : Si la vérité vous touche peu, soyez du moins sensibles au charme de la liberté, car être délivré, c’est être libre, de même qu’être guéri, c’est être rendu à la santé. Cette signification ressort bien plus clairement du texte grec έλεθερώση, car dans la langue latine, le mot délivrer (liberari) signifie plutôt échapper au danger, être affranchi de toutes choses pénibles. — THEOPHYL. Il a menacé plus haut ceux qui persévèrent dans leur infidélité de les laisser mourir dans leurs péchés, ici, au contraire, il promet à ceux qui demeurent dans sa parole l’absolution de leurs péchés. — S. AUG. (de la Trin., 4, 18.) Mais de quoi la vérité nous délivrera-t-elle, si ce n’est de la mort, de la corruption, du changement ? car la vérité demeure immortelle, incorruptible, immuable, et la véritable immutabilité, c’est l’éternité elle-même.


S. Chrysostome : (hom. 53.) Il était du devoir de ceux qui avaient cru en Jésus-Christ du supporter au moins les reproches qu’il leur adressait ; loin de là, ils entrent aussitôt en fureur contre lui. Mais si les paroles du Sauveur avaient dû être pour eux une cause d’agitation et de trouble, c’était plutôt celles qui précèdent : « Et vous connaîtrez la vérité ; » et ils auraient eu quelque raison de dire : Nous ne connaissons donc point la vérité, notre loi n’est donc que mensonge, ainsi que notre science. Mais ils n’ont aucun souci de la vérité, et leur mécontentement porte tout entier sur des objets profanes, car ils ne connaissaient d’autre servitude que la servitude extérieure. Les Juifs lui répondirent : « Nous sommes la race d’Abraham, et nous n’avons jamais été esclaves de personne. » C’est-à-dire, vous ne devez pas