Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/519

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traiter d’esclaves ceux qui sont libres par leur naissance, nous n’avons jamais été esclaves. — S. AUG. (Traité 41.) On peut dire aussi que cette réponse fut faite non point par ceux qui avaient cru aux paroles du Sauveur, mais par ceux qui n’avaient pas encore la foi en lui. Mais comment pouvez-vous dire en vérité que vous n’avez jamais été en servitude, si vous l’entendez de la servitude extérieure et publique ? Est-ce que Joseph n’a pas été vendu ? Est-ce que les saints prophètes n’ont pas été conduits en captivité. O ingrats que vous êtes ! pourquoi donc Dieu vous reproche-t-il continuellement d’oublier qu’il vous a délivrés de la demeure de la servitude, si vous n’avez jamais été esclaves ? Mais vous-mêmes qui tenez ce langage, pourquoi payez-vous le tribut aux Romains, si vous n’avez jamais été asservis à personne ?


S. Chrysostome : (hom. 53.) Or comme le Sauveur ne parlait point par un motif de vaine gloire, mais uniquement pour leur salut, il s’abstient de leur prouver qu’ils étaient esclaves des hommes, et il se borne à leur montrer qu’ils sont sous l’esclavage du péché, esclavage le plus dur de tous, et dont Dieu seul peut délivrer : « Jésus leur répartit : En vérité, en vérité, je vous le dis, » etc.


S. AUG. (Traité 41) Cette manière de parler dans la bouche du Sauveur, annonce toujours une vérité sur laquelle il veut attirer notre attention, c’est comme une espèce de serment. Amen veut dire vrai, et cependant ni l’interprète grec, ni l’interprète latin n’ont voulu exprimer cette signification du mot amen qui est un mot hébreu ; peut-être pour protéger le mystère de ce mot sous le voile du secret, non pas sans doute pour en cacher absolument la signification, mais pour en prévenir la profanation. Sa répétition même prouve son importance : «