Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/523

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S. AUG. (Traité 42 sur S. Jean.) Les Juifs se proclamaient libres, parce qu’ils étaient les enfants d’Abraham. Que répond le Sauveur à cette prétention ? « Je sais que vous êtes enfants d’Abraham, » c’est-à-dire, je sais que vous êtes les descendants d’Abraham par la chair, mais non par la foi du cœur, et c’est pour cela qu’il ajoute : « Mais vous cherchez à me faire mourir. » — S. Chrysostome : (hom. 53 sur S. Jean.) Nôtre-Seigneur ajoute ces paroles pour réprimer leur arrogance et les empêcher de dire : « Nous n’avons point de péché. » Il s’abstient de relever les autres crimes de leur vie, il les prend sur le fait et leur met sous les yeux l’acte coupable qu’ils voulaient consommer. Il leur enlève peu à peu l’honneur de cette parenté et leur apprend à ne point tant s’en glorifier, car ce sont les œuvres surtout qui établissent la véritable parenté, de même que ce sont les œuvres qui font les hommes libres ou esclaves. Et pour leur ôter toute excuse de dire qu’ils agissaient en cela avec justice, le Sauveur leur fait connaître la cause de leurs desseins coupables : « Parce que ma parole ne prend point en vous. » — S. AUG. (Traité 42) C’est-à-dire, elle ne prend point votre cœur, parce qu’il ne la reçoit pas. La parole de Dieu est pour les fidèles ce qu’est l’hameçon pour le poisson, il prend l’hameçon lorsqu’il est pris, et ici aucun mal n’est fait à ceux qui sont pris de la sorte, car c’est pour leur salut et non pour leur, perte qu’on les prend. S. Chrysostome : (hom. 53.) Nôtre-Seigneur ne dit pas : Vous ne prenez pas