Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/522

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est esclave du péché, pouvaient objecter : nous avons des sacrifices qui peuvent nous délivrer du péché ; Nôtre-Seigneur les prévient donc en leur disant : « L’esclave ne demeure pas toujours dans la maison. » Sous le nom de maison, il veut désigner le royaume de son Père, et par cette comparaison empruntée aux choses humaines, il leur apprend qu’il a puissance et autorité sur toutes choses, de même que le maître d’une maison sur tout ce qu’elle renferme. En effet, cette expression : « Il ne demeure pas, » signifie : Il n’a le pouvoir de rien donner, le Fils, au contraire, qui est le maître de la maison, a ce pouvoir ; voilà pourquoi les prêtres de l’ancienne loi n’avaient point le pouvoir de remettre les péchés par les sacrifices de la loi ancienne, « car tous ont péché, » (Rm 7, 23) même les prêtres, qui ont aussi besoin, comme le dit l’Apôtre, d’offrir des sacrifices pour eux-mêmes (He 7, 27) ; le Fils, au contraire, a ce pouvoir, c’est pour cela qu’il conclut en disant : « Si le Fils vous délivre, vous serez vraiment libres, » leur montrant ainsi que la liberté extérieure dont ils se glorifiaient, n’était pas la vraie liberté. — S. AUG. (Traité 41) Gardez-vous donc d’abuser de cette liberté pour pécher plus librement, mais servez-vous-en, au contraire, pour fuir le péché, car votre volonté sera libre si elle est sincèrement pieuse ; vous serez affranchis du péché si vous êtes esclaves de la justice.


Versets. 37-41.