Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/74

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celui qui remplit tout de son immensité, et qui est présent partout ? C’est par un effet de sa grande condescendance qu’il est venu jusqu’à nous ; il était au milieu du monde, sans que le monde pensât à sa présence, parce qu’il n’eu était pas connu ; il a donc daigné se revêtir d’un corps sensible. C’est cette manifestation et cette condescendance, qu’il appelle sa présence ou son avènement (hom. 11) Or, Dieu, plein de bonté et de miséricorde, ne néglige rien de ce qui peut nous élever à une vertu éminente. Aussi ne veut-il s’attacher personne par force ou par nécessité, et ne veut nous attirer à lui que par la persuasion et par les bienfaits. De là vient que les uns le reçurent, et que les autres refusèrent de le recevoir ; car il ne veut pas qu’on soit à son service malgré soi et comme par contrainte ; celui qui le sert forcément et de mauvaise grâce, est à ses yeux comme celui qui refuse complètement de le servir : « Et les siens ne l’ont pas reçu. » (hom. 9.) L’Evangéliste appelle les Juifs les siens, comme étant son peuple privilégié, ou bien tous les hommes comme étant tous ses créatures. Dans l’étonnement où le jetait la conduite insensée du genre humain, il s’est écrié plus haut : « Le monde a été fait par lui, et le monde n’a point connu son Créateur ; » ici l’ingratitude des Juifs le remplit d’indignation, et il lance contre eux cette accusation bien plus grave : « Et les siens ne l’ont pas reçu. »




S. AUG. (Traité 1 sur S, Jean.) Mais si personne absolument ne l’a reçu, personne donc n’est sauvé ; car la condition essentielle du salut, c’est de recevoir Jésus-Christ, aussi l’Evangéliste ajoute : « Tous ceux qui l’ont reçu, » etc. — S. Chrysostome : (hom. 10 sur S. Jean.) Esclaves ou hommes libres, grecs ou barbares, savants ou illettrés, hommes ou femmes, enfants ou vieillards, tous ont été rendus dignes du même