Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/75

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honneur : « Il leur a donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu. »— S. AUG. (comme précéd.) Quelle extrême bonté ! il était né Fils unique, et il n’a pas voulu demeurer seul ; il n’a pas craint d’avoir des cohéritiers, parce que son héritage ne peut être amoindri par le partage qu’il en fait. — S. Chrysostome : (hom. 10.) Il ne dit pas qu’il les fit enfants de Dieu, mais qu’il leur à donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, nous apprenant ainsi que ce n’est qu’au prix de grands efforts que nous pouvons conserver sans tache ce caractère de l’adoption qui a été imprimé et gravé dans notre âme par le baptême. Il nous enseigne encore que personne ne peut nous ôter ce pouvoir, si nous-mêmes ne consentons à nous en dépouiller. Ceux à qui les hommes délèguent une partie de leur puissance ou de leur autorité, la possèdent presque à l’égal de ceux qui la leur ont donnée ; à plus forte raison en sera-t-il ainsi de nous qui avons reçu cet honneur de Dieu même. Il veut encore nous apprendre que cette grâce n’est donnée qu’à ceux qui la veulent et qui la recherchent ; car c’est le concours du libre arbitre et de l’opération de la grâce, qui nous fait enfants de Dieu. — THEOPHYL. Ou bien encore, il veut parler ici de cette filiation parfaite, dont la résurrection doit nous mettre en possession, d’après ces paroles de l’Apôtre : « Attendant l’effet de l’adoption divine, la rédemption de notre corps. » (Rm 8) Il nous a donc donné le pouvoir de devenir enfants de Dieu, c’est-à-dire d’obtenir cette grâce dans la vie future.




S. Chrysostome : (hom. 10.) Comme dans la distribution de ces biens ineffables, il appartient à Dieu de donner la grâce, de même qu’il appartient à l’homme de faire acte de foi, saint Jean ajoute : « A ceux qui croient en son nom. » Pourquoi ne nous dites-vous pas, saint