Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/77

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de la chair, ni de la volonté de l’homme ; » la chair est synonyme de la femme, en souvenir de sa création. Lorsque, en effet, elle eut été créée d’une côte du premier homme, Adam lui dit : « Voici l’os de mes os et la chair de ma chair. » Le mot chair signifie donc ici la femme, de même que souvent l’esprit est le symbole du mari, parce que son rôle est de commander, et celui de la femme de servir. Quelle maison plus mal ordonnée, en effet, que celle où la femme commande au mari ? Les enfants de Dieu ne sont donc nés ni de la volonté de la chair, ni de la volonté de l’homme, mais de Dieu. — Bède : La génération charnelle de tous les hommes tire son origine de l’union des époux, tandis que la génération spirituelle a pour principe la grâce de l’Esprit saint.




S. Chrysostome : (hom. 10 sur S. Jean.) L’Evangéliste, en parlant ainsi, veut nous faire comprendre d’un côté la bassesse de la première génération qui vient du sang et de la volonté de la chair, et l’élévation de la seconde qui vient de la grâce et ennoblit notre nature, afin que nous ayons une haute idée de la grâce qui nous a engendrés, et que nous ne négligions rien pour la conserver.




v. 13.



S. AUG. (même traité.) Cette idée d’une naissance qui vient de Dieu était de nature à inspirer un sentiment d’étonnement mêlé de frayeur, et il pouvait même paraître incroyable que les hommes soient nés de Dieu. Aussi l’Evangéliste s’empresse de nous rassurer, en ajoutant : « Et le Verbe a été fait chair. » Qu’y a-t-il d’étonnant que des hommes naissent de Dieu ? Considérez Dieu lui-même qui a voulu