Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/91

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée




S. AUG. (Traité 3 sur S. Jean.) Et qu’avez-vous donc reçu ? « Grâce pour grâce, » c’est-à-dire que nous avons reçu de sa plénitude je ne sais quoi d’ineffable, et ensuite grâce pour grâce. Ainsi nous avons reçu de sa plénitude, d’abord la grâce, et nous avons reçu ensuite grâce pour grâce. Quelle est la première grâce que nous avons reçue ? La foi, qui est appelée grâce, parce qu’elle est donnée gratuitement. Le pécheur a donc reçu cette première grâce qui a été pour lui le principe de la rémission de ses péchés ; et il a de nouveau reçu grâce pour grâce, c’est-à-dire que, pour cette grâce qui nous fait vivre de la foi, nous en recevrons une autre, c’est-à-dire la vie éternelle. Car la vie éternelle est comme la récompensé de la foi, et comme la foi est une grâce, la vie éternelle est aussi une grâce donnée pour une autre grâce. Cette grâce n’existait pas dans l’Ancien Testament, parce que la loi menaçait sans porter secours ; elle commandait sans guérir, elle montrait le mal sans le faire disparaître, et se contentait de préparer les hommes à recevoir le médecin qui devait venir avec la grâce et la vérité. Voilà pourquoi l’Evangéliste ajoute : « La loi a été donnée par Moïse, mais la grâce et la vérité sont venues par Jésus-Christ, » car la mort de votre Seigneur a détruit la mort temporelle et la mort éternelle ; et c’est là cette grâce que la loi promettait et ne donnait pas.




S. Chrysostome : (hom. 14 sur S. Jean.) Ou bien, nous avons reçu grâce pour grâce, c’est-à-dire une grâce nouvelle pour la grâce ancienne. De même, en effet, qu’il y a justice et justice, adoption et adoption, circoncision et circoncision, il y a aussi grâce et grâce, la première