Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/90

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connaître. » C’est faire violence au texte que de supposer que le discours du Précurseur est interrompu par les réflexions de l’Evangéliste, et l’enchaînement des paroles est ici visible pour qui est capable de le saisir. Jean-Baptiste venait de dire : « Il a été fait plus grand que moi, parce qu’il était avant moi. » Or, poursuit-il, je suis porté à croire et à conclure qu’il est avant moi, parce que nous avons reçu, moi, et les prophètes avant moi, une seconde grâce après la première ; car l’esprit de Dieu, après les symboles figuratifs, les a conduits jusqu’à la contemplation de la vérité. En recevant ainsi de sa plénitude, nous comprenons que la loi a été donnée par Moïse, et que la grâce et la vérité ont été données ou plutôt ont été faites par Jésus-Christ ; car Dieu le Père a donné la loi par Moïse, et il a fait la grâce et la vérité par Jésus-Christ. Mais puisque Jésus a dit : « Je suis la vérité, » comment la vérité a-t elle pu être faite par lui ? Nous répondons que la vérité substantielle, la vérité première qui est le principe et le modèle de toutes les vérités qui existent dans l’esprit de ceux qui enseignent la vérité, n’a été faite ni par Jésus-Christ ni par aucun autre ; la vérité qui a été faite par Jésus-Christ est donc celle que nous remarquons dans saint Paul et dans les autres Apôtres. — S. Chrysostome : (hom. 13 sur S. Jean.) On peut dire encore que saint Jean l’Evangéliste joint ici son témoignage à celui de Jean-Baptiste. Ainsi ces paroles : « Et nous avons reçu tous de sa plénitude, » etc., ne sont pas les paroles du Précurseur, mais celles du disciple, et voici quel en est le sens : Et nous autres aussi, les douze Apôtres, et toute la multitude des fidèles présents et futurs, nous avons tous reçu de sa plénitude.