Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/94

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fût fait, nous apprend qu’Abraham a tressailli du désir de voir son jour, et qu’il en a été rempli de joie.




S. Chrysostome : (hom. 15 sur S. Jean.) Ou bien, c’est l’Evangéliste lui-même qui, pour faire ressortir la prééminence des dons que Jésus-Christ nous a faits sur ceux dont Moïse a été le dispensateur, nous indique le véritable motif de cette supériorité. Moïse, simple serviteur, a été le dispensateur de grâces moins importantes ; Jésus, au contraire, le souverain Seigneur et Fils de roi, a répandu sur nous des grâces d’un ordre bien supérieur, lui dont l’existence est éternelle comme celle du Père, et qui jouit éternellement de sa présence. Voila l’explication de ces paroles : « Personne n’a jamais vu Dieu. » — S. AUG. (Lettre 112 à Pauline.) Que signifient donc ces paroles de Jacob : « J’ai vu le Seigneur face, à face, » (Gn 32) et ce qui est écnt de Moïse, qu’il parlait à Dieu face à face (Ex 33), et encore ce que le prophète Isaïe dit de lui-même : « J’ai vu le Seigneur des armées assis sur un trône ? » (chap. 6)— S. GREG. (Moral., 28, 18) Ces textes nous donnant clairement à comprendre que pendant cette vie mortelle, on peut bien voir Dieu sous certaines figures, mais jamais dans la claire manifestation de sa nature, c’est-à-dire que, l’âme comme inspirée par la grâce de l’Esprit saint, le voit comme à travers ces figures, mais sans pouvoir jamais parvenir à la vue intime de son essence. C’est ainsi que Jacob, qui affirme qu’il a vu Dieu, n a vu cependant qu’un ange ; c’est ainsi encore que Moïse, qui parlait à Dieu face à face, lui fait cette prière : « Manifestez-vous à moi ouvertement,