Page:Aquin - Explication suivie des quatre Évangiles, Tome 7, 1869.djvu/95

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

afin que je vous voie et que je vous connaisse ». D’où nous pouvons conclure qu’il avait soif de voir dans toute sa splendeur cette nature infinie qu’il avait commencé à voir dans des figures imparfaites.




S. Chrysostome : (hom. précéd.) Si les patriarches de l’Ancien Testament avaient véritablement vu la nature divine, ils ne l’auraient point vue sous des formes différentes, car cette divine nature est simple et sans figure, on ne peut la supposer ni assise, ni debout, ni en marche, toutes choses qui ne conviennent qu’aux corps. Aussi écoutez comment Dieu parle par son prophète : « J’ai multiplié pour eux les visions, et ils m’ont représenté à vous sous des images différentes. » (Os 12) C’est-à-dire, je me suis accommodé à leur faiblesse ; je ne leur ai pas apparu tel que j’étais. Comme le Fils de Dieu devait se manifester à nous dans une chair véritable, il les préparait dès lors à voir Dieu, autant que cela leur était possible.




S. AUG. (Lettr. à Pauline.) Mais comment concilier ces paroles : « Bienheureux ceux qui ont le cœur pur, parce qu’ils verront Dieu, » (Mt 5) et ces autres : « Lorsqu’il apparaîtra, nous lui serons semblables, parce que nous le verrons tel qu’il est, » avec celles-ci : « Personne n’a jamais vu Dieu ? » On peut répondre que les témoignages qu’on vient de citer ont pour objet la vision future de Dieu, et non la vision actuelle. Le texte dit en effet : « Ils verront Dieu, » et non : Ils ont vu Dieu ; de même encore : « Nous le verrons tel qu’il est, » et non pas : Nous l’avons vu. Or, Jean dit ici : « Personne n’a jamais vu Dieu, » ou dans cette vie tel qu’il est, ou