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LA MORT DES CIGALES

— Regarde bien, elle doit être là, sous le gros nœud, collée à l’écorce.

Elle était là, en effet ; je voyais ses ailes transparentes et son corselet brun poudré d’or.

— Tu peux la prendre, elle ne bouge plus.

Je la tenais entre mes doigts, immobile déjà et si légère ! Je pensais à Domnine. Je disais : Voilà donc la Mort ? Et pendant longtemps, consolé, je m’imaginai, ne trouvant plus à cela rien d’effrayant ni rien de bien triste, que l’on devait mourir ainsi, un soir de clair de lune, en chantant, — comme les cigales !