Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/187

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sifs à la mode arabe ; je croyais voir surtout le dernier réduit, le caveau en cul-de-sac bourré, comme a dit Peu-Parle à Ganteaume, de diamants et d’« or en barre. »

Quel beau rêve à réaliser, quel renouvellement de vie large et libre ! Car enfin cette prétendue civilisation, à la fois très raffinée et très financière, enchaîne les mains, entrave les jambes tout en élargissant les cerveaux, et cantonne, par matérielle indigence, notre pauvre corps dans un coin, tandis que l’esprit, au corps lié, souffre de ne pouvoir prendre son vol et réaliser le divin sur terre !

Par malheur, au moment où je me laissais ainsi emporter sur les ailes de la chimère, M. Blaise, horrible décidément, eut la fâcheuse inspiration d’étaler devant moi, sur la table, les sortant d’un portefeuille d’ailleurs indécemment crasseux, trois papiers timbrés, nos traités libellés d’avance et qu’il n’y avait plus qu’à signer.

J’eus honte pour la Chèvre d’Or, je fus humilié pour Norette, de les voir marchander ainsi.

— « Assez, monsieur Blaise, répondis-je.