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COUP DOUBLE

ger à mettre à mal aucun gibier, le bord du vallon escarpé qui va contournant le plateau où se dresse le roc de la Chèvre.

Sur l’autre bord, les perdrix chantaient ; mais l’abbé Sèbe n’étant plus là, je m’intéressais peu aux perdrix. Mes pensées, à ce moment, je ne sais pourquoi, étaient à Norette.

Un aboi de chien, d’un timbre connu, me tira de la rêverie.

Galfar suivait le bord opposé.

Nous n’étions séparés que par la largeur du vallon. Galfar certainement m’observait. Je me mis à l’observer aussi. Il menait une chasse étrange.

Deux fois, très correctement levées par son chien, les perdrix, une superbe compagnie de perdrix rouges, lui partirent au bout du canon ; deux fois il ne les tira point.

Quoique médiocre chasseur et nullement fanatique, j’enrageais.

Mais Galfar devait avoir son idée.

Au troisième vol, la compagnie prit un parti, et, traquée, franchit le vallon, selon une tactique d’ailleurs connue.

On eût dit que Galfar attendait cela.