Page:Arène - La Chèvre d’or.djvu/206

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
194
LA CHÈVRE D’OR

Je le vis sauter dans les ronces, disparaître, traverser le vallon, remonter la pente, et reparaître tout gaillard, portant son chien à bras tendu.

Puis les voilà qui prennent les perdrix à revers comme pour les rabattre sur moi.

Le chien se met en quête et va.

Les perdrix s’envolent du milieu d’un plan d’herbes sèches, là, devant mon nez, en rideau. Galfar épaule… Un instant je tremblai, tant je me trouvais dans sa ligne, croyant qu’il allait faire feu sur moi. Il vise, il tire : pan ! pan ! J’entends quelque chose siffler aux alentours de mes oreilles. Deux perdrix tombent à mes pieds.

Galfar s’approche, me salue. Galfar devient très gentilhomme, depuis qu’il a des habits neufs.

— « Un joli coup double, lui dis-je.

— Peuh ! le mérite n’est pas grand quand on fabrique sa poudre soi-même. »

Puis il ramassa les deux perdreaux.

— « Voudriez-vous, il n’y a pas d’offense puisque nous serons bientôt parents, les porter à l’oncle Honnorat ? Ceci le consolera peut-être