Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/188

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refusa, car il considérait ce portrait comme une sainte relique qui portait bonheur. L’empereur n’insista pas et respecta cette touchante superstition.

En quittant la maison de Copernic, Napoléon alla à l’église Saint-Jean visiter le tombeau de l’auteur de l’ouvrage sur les Révolutions célestes. Le temps l’avait endommagé, l’empereur ordonna les réparations nécessaires et le fit transporter à côté du maître autel, parce que là on pouvait le voir de tous les points de l’église. Ces travaux se firent aux frais de Napoléon.

Passons à une analyse très-abrégée, comme le cadre de cette notice le comporte, du traité des Révolutions célestes.

Les cercles de la sphère céleste, le zodiaque par exemple, avaient été régulièrement partagés en douze parties de 30 degrés chacune, à l’aide des instruments divisés. Il était donc possible de fixer sur ces cercles des points diamétralement opposés. Or, Copernic remarquant que lorsqu’un de ces points était à l’horizon oriental, l’autre occupait à l’occident le point diamétralement opposé, en conclut que la ligne joignant les deux points à 180° de distance, était un diamètre de la sphère céleste et non une corde. Comme, suivant lui, dans la rigueur mathématique les vrais diamètres passaient par le centre de la Terre, il en concluait que les dimensions de notre globe sont insensibles relativement à la distance des étoiles. Cette conclusion est légitime, mais il faut remarquer que l’observation sur laquelle elle se fonde n’était pas possible en point de fait, au temps de Copernic, à cause de l’ignorance où l’on était alors sur la réfraction