Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/205

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nome danois se fût débarrassé des épicycles qui compliquaient d’une manière si peu heureuse le système de Ptolémée. On voit en effet dans ses ouvrages, que suivant lui, l’orbe de Saturne était concentrique au Soleil, mais que cet orbe portait deux épicycles, et que c’était sur le contour du second que la planète se mouvait.

Tycho pensait que les étoiles étaient très-près de l’orbe de Saturne ; il serait absurde, disait-il, de croire à des espaces vides d’étoiles et de planètes. Tycho-Brahé me parait donc devoir être rangé parmi ces astronomes dont paraît Copernic, qui considéraient une certaine égalité dans la répartition de la matière comme une loi primordiale de l’univers.

Aristote supposait que les comètes étaient des météores engendrés dans notre atmosphère. Tycho prouva par les nombreuses observations qu’il fit de la comète de 1577, qu’elle n’avait pas de parallaxe diurne appréciable, et que dès lors cet astre était bien plus loin de la Terre que la Lune.

Il trouva que d’autres comètes n’offraient pas de traces sensibles de parallaxes annuelles ; que par conséquent, dans le système de Copernic, elles devaient être beaucoup plus éloignées que la précédente. Ces astres se mouvant librement dans l’espace ne pouvaient rencontrer sur leur route les sphères solides dont on s’était servi longtemps pour expliquer les mouvements planétaires ; ainsi c’est à Tycho que l’on doit d’avoir brisé pour jamais les fameuses sphères de cristal des anciens, ces sphères rétablies par Purbach avec quelques améliorations théoriques.

Le catalogue de Tycho, son titre le plus réel à la re-