Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/240

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

Jupiter font la basse ; Mars, le ténor ; la Terre et Vénus, la haute-contre, et Mercure, le fausset.

Une autre chose qui dépare également un ouvrage à jamais immortel, dans lequel est énoncée la belle découverte de la troisième loi, c’est la confiance de l’auteur dans les rêveries astrologiques.

On y voit par exemple cette assertion, que l’air est toujours troublé quand des planètes sont en conjonction, qu’il pleut quand elles sont à 60 degrés exactement, et autres rêveries pareilles.


DE COMETIS LIBELLI TRES, ASTRONOMICUS, PHYSICUS, ASTROLOGICUS ET COMETARUM PHYSIOLOGIA NOVA ET PARADOXOS. — Augsbourg, 1619.


Ce qui frappe d’étonnement en lisant les trois chapitres dont l’ouvrage se compose, c’est d’y voir que Kepler, l’auteur des lois du mouvement elliptique des planètes autour du Soleil, se soit obstiné à faire mouvoir les comètes en ligne droite. L’observation du cours de ces astres, disait-il, mérite peu, de fixer l’attention, puisqu’ils ne reviennent pas. Et c’est à l’occasion de la comète de 1607, c’est-à-dire d’une comète qui était déjà revenue trois fois, et qui depuis est revenue deux autres fois, que le grand astronome débitait de pareilles assertions, si peu dignes de son génie. Toutefois, il déduisit de son système erroné des conséquences précieuses sur l’immense distance de la comète à la Terre.

Dans la seconde partie de l’ouvrage, intitulée Physiologie des comètes, on trouve ce passage qu’on ne croirait pas sorti de la plume d’un si grand homme :