Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/250

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temps des vérités contenues dans les ouvrages d’Euclide et d’Archimède. Ce qu’on raconte à ce sujet de leçons données aux pages du grand-duc par le professeur Hostilius Ricci et écoutées de la porte de la salle où Galilée n’avait pas la permission d’entrer, pourrait bien n’être qu’un roman conçu à plaisir à l’époque où la réputation du philosophe toscan s’était répandue dans le monde entier. Il parait, en tous cas, évident qu’un esprit si perspicace ne dut avoir nul besoin du secours du professeur Ricci pour comprendre la géométrie d’Euclide.

Faute de ressources pécuniaires suffisantes, Galilée se vit forcé de quitter l’Université de Pise, où par la protection du marquis del Monte il rentra quelque temps après, en 1589, à l’âge de vingt-cinq ans, comme professeur de mathématiques aux appointements de 60 écus, environ un franc par jour.

Les leçons qu’il rédigea alors pour l’usage des élèves ont été perdues. On sait seulement que l’auteur y combattait Aristote sur divers points. Les historiens de Galilée regardent cette circonstance comme une grande hardiesse, mais ils auraient dû se rappeler que des savants


    et vus de la place de l’observateur, les deux pendules se projetant l’un sur l’autre, on avait pu juger de leur arrivée simultanée on non simultanée à la verticale, si la méthode moderne des coïncidences avait remplacé l’examen vague dont il est question dans le passage cité. Mais alors, on doit le dire, Galilée se serait aperçu que l’isochronisme des grandes et des petites oscillations circulaires n’existe point, et il n’aurait pas doté les mouvements de cette espèce de propriétés qui n’ont de réalité, comme Huygens l’a prouvé, que dans le cas où le fil de suspension ne conserve pas la même longueur pendant toute la durée des oscillations et s’enroule sur des arcs cycloïdaux.