Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/251

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antérieurs à l’immortel mathématicien de Florence, avaient déjà pris la même liberté, et que Tycho, entre autres, combattit par le raisonnemeatet par l’observation presque tout ce que l’école péripatéticienne offrait d’erroné en astronomie.

C’est à l’époque de son premier professorat à Pise qu’on fait remonter les recherches de Galilée sur la chute des graves et la découverte des lois suivant lesquelles la pesanteur s’exerce sur tous les corps de la nature. À cette occasion on a cité les résultats auxquels Benedetti, de Venise, était arrivé antérieurement[1] ; celui entre autres « que dans le vide tous les corps doivent tomber avec la même vitesse. »

Mais comment a-t-on oublié de faire remarquer que cette opinion, car du temps de Benedetti ce n’était qu’une opinion était déjà consignée dans des vers de Lucrèce dont voici la conclusion :

« Ainsi tous les corps, quoique de poids inégaux, doivent marcher avec la même vitesse au travers du vide, et les atomes les plus lourds ne pourront jamais tomber sur les atomes les plus légers qui les précèdent. » (Lucrèce, livre ii,)

Galilée confirma, dit-on, les résultats de ses brillantes spéculations par des expériences faites sur la tour penchée de Pise.

À la suite d’un rapport sur une mauvaise machine à

  1. Moleto, prédécesseur de Galilée à Padoue, avait déjà établi, contrairement à l’opinion d’Aristote, que des corps de même matière et de poids différents sa meuvent par l’action de la pesanteur avec la même vitesse. (Voyez Venturi, tome I, page 8.)