Page:Arago - Œuvres complètes de François Arago, secrétaire perpétuel de l’académie des sciences, tome 3.djvu/273

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Galilée ne manque-t-il pas quelque peu de sincérité en présentant sa découverte, ce sont ses propres expressions, comme ayant été pour lui la conséquence des principes secrets de la perspective ?

Les écrivains qui ne parlent de Galilée qu’avec enthousiasme (ils ont été, ils sont et ils seront toujours très-nombreux) disent qu’il parvint en une seule nuit et par une application des principes les plus subtils de la réfraction, à deviner les bases sur lesquelles devait reposer la lunette hollandaise ; mais tout cela manque de vérité ou est énormément éxagéré.

Nous avons sur ce point des arguments décisifs, nous avons le récit fait par Galilée lui-même, longtemps après 1609, de la série de déductions à l’aide desquelles ce grand homme produisit ses premiers instruments.

Voici les paroles de Galilée ; je les copie, en les traduisant, dans Nelli, l’auteur de la Vie de celui qu’il appelait l’homme divin :

« Ma manière de procéder fut la suivante. L’instrument dont je voulais retrouver la construction est composé d’un ou de plusieurs verres. Ce ne peut pas être d’un seul, car la figure serait ou convexe, ou concave ou


    chand (depuis Pont-au-Change), Je me suis arrêté chez un lunettier, qui montrait à plusieurs personnes des lunettes d’une nouvelle invention et usage. Ces lunettes sont composées d’un tuyau long d’environ un pied ; à chaque bout il y a un verre, mais différents l’un de l’autre ; elles servent à voir distinctement les objets éloignés qu’on ne voit que très-confusément On approche cette lunette d’un œil et on ferme l’autre, et regardant l’objet qu’on veut connaître, il paraît s’approcher et on le voit distinctement, en sorte qu’on reconnaît une personne de demi-lieue. On m’a dit qu’on en devait l’invention à un lunettier de Middelbourg, etc. »